Facteurs de pénibilité au travail et risques psycho sociaux, les synergies RH – industriels à développer

Merci à Bureau Véritas et le cabinet d’avocats Lefevre, Pelletier et Associés pour la conférence passionnante ce matin sur la pénibilité et les risques psychosociaux !

En dehors de précieuses informations sur le contexte règlementaire qui évolue très vite (et risque de changer encore prochainement); les enjeux et quelques exemples de ce que les avocats et les bureaux de vérification apportent aux entreprises, industrielles ou non, grandes et petites, j’y ai vu plusieurs interactions avec les services proposés par les consultants RH.

Ainsi la prise en compte des risques psychosociaux, lors des phases d’évaluation, de diagnostic d’organisation peut contribuer à identifier les causes racines de pénibilité au travail et les ajouter de manière beaucoup plus pertinente au Document Unique , avec ensuite une choix plus adapté des actions à mettre en œuvre pour limiter les risques psychosociaux.

Exemple: Lors de la phase de recueil des informations de pénibilité dans un hôtel, la première réponse des salariés fut:
– « ce qui est pénible ? c’est de ne pas savoir, 15 jours avant, si on a notre week end ou pas ! ».
– « et le travail de nuit ? les charges lourdes à porter ? »
– « ah oui, c’est vrai, c’est pénible, aussi… »
=> l’organisation des plannings figure en bonne place dans le plan d’action de prévention contre la pénibilité et a fait baisser le stress car les employeurs ont pris en compte l’amélioration des conditions de travail (décret du 30 mars 2011)

Exemple: auprès de conseillers clients en boutique
– « vous souffrez des incivilités et violences des clients qui viennent, de manière agressive, dans les boutiques, quelles solutions voyez-vous pour y remédier ? »
en début de formation: des vigiles, des caméras de surveillance, plus de conseillers
en fin de formation aux RPS: mieux former les conseillers clients de la plateforme téléphonique permettrait d’éviter qu’ils nous envoient en magasin des clients furieux !
=> plan d’action RPS a investi du temps et des moyens dans la formation des conseillers de la plateforme et les interactions (échanges ponctuel de poste) avec les boutiques au lieu de mettre des moyens supplémentaires et couteux dans la sécurité des conseillers de vente en boutique.

Industriels et RH, coopérons !!

Valentine Chapus-Gilbert

Pour les « mordus de la productivité et de la performance….

Je suis tombée par hasard sur un livre qui mérite toutes notre attention quand on est un mordu de la productivité et de la performance. J’avoue que je n’avais jamais envisagé les choses sous cet angle et pourtant…Le CTSC, le Coût Total des Sales Cons dans l’entreprise, voici donc un moyen de « gagner en productivité »…
Ce livre s’intitule « Objectif zéro-sale-con » et traite des personnes nuisibles dans notre environnement de travail que représentent les « sales cons certifiés ». Il nous fait prendre conscience, aussi, qu’en chacun de nous sommeille un « sale con occasionnel »….
Ce livre est écrit par un éminent professeur de management de la Stanford Engineering School : Robert Sutton.

J’espère que cet ouvrage vous évoquera quelque chose et que cela vous donnera envie de partager vos réflexions…

Marine COUSIN-BERNARD

L’entreprise : un endroit où on travaille en jouant

Nos clients souhaitent de plus en plus rendre les actions de formation ou de communication ludiques. Une collectivité publique qui a l’habitude de  proposer des conférences trimestrielles à ses cadres animées par des conférenciers de renom, cherche maintenant des modalités plus divertissantes et innovantes pour séduire ce public. Une entreprise souhaite former l’ensemble de ses collaborateurs à une démarche projet commune. Pour les sensibiliser à l’enjeu de modifier leurs comportements,  elle a opté pour une représentation thêatrale satyrique jouée par des acteurs, de leurs façons de faire actuelles. Ils se sont immédiatement reconnus, ont bien ri sur le moment, et ont ensuite saisi le message sérieux délivré. Il semblerait que l’entreprise (re)découvre avec un certain engouement le jeu sous ses différentes formes comme activité pouvant être propice au développement de compétences, à la génération d’engagement ou à l’appropriation d’un changement. Les avantages  pour des adultes d’apprendre en s’amusant sont indiscutables : se libérer de la peur de ne pas y arriver, participer activement de manière détendue, favoriser les interactions avec des collègues… même s’il subsiste encore  des détracteurs des jeux pour dénoncer selon eux, leur caractère futile et infantile.

Agissons pour que le travail qui est souvent associé à contrainte, sérieux voire fardeau, puisse aussi l’être à jeu synonyme de plaisir et décontraction !

Elizabeth Gauthier

Le jeu de la mort… et son rapport avec la souffrance au travail

Un post intéressant, publié sur le blog manager, ca s’apprend ! et rédigé par Magalie Wendling

Le mercredi 17 mars 2010, à 20h35, France 2 diffusait un documentaire intitulé « le jeu de la mort » écrit et produit par Christophe Nick.

La première partie ré-adaptait une expérience de Milgram où des participants, n’ayant rien à gagner ou à perdre, sont incités, par une personne représentant l’autorité, à envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes, en fonction des réponses d’un candidat (comédien). Dans cette nouvelle version, il ne s’agissait plus d’une expérience de laboratoire, mais de tester un jeu télévisé.
La seconde partie décortiquait, à partir de théories psychologiques validées (engagement, dissonance cognitive…), les mécanismes qui amènent 81% des participants (contre 62% dans l’expérience de Milgram) à se soumettre à l’animatrice et/ou le public représentant l’autorité, malgré leur désir d’arrêter (lié aux valeurs personnelles) …
L’objectif était de démontrer que les représentants de la télévision (animateur, public…) sont perçus comme une autorité, au même titre qu’un médecin, un général, etc. ; et de ce fait, pouvaient manipuler un participant.

Ce constat établi, le débat qui suivait aurait du permettre de dénoncer les humiliations subies par des candidats dans différentes émissions (jeux télé, télé-réalité…), la pertinence de certains interviews, témoignages, etc., et ainsi éviter que les présentateurs ou les responsables de chaînes se défendent derrière un « ils sont tous consentants » !
Par définition, chaque téléspectateur est un candidat potentiel à une intervention télévisée : il est donc indispensable qu’il soit informé de l’engrenage dont il pourrait devenir victime.
Malheureusement ce n’est pas ce débat qui a eu lieu.
Il aurait donc été compréhensible qu’une insatisfaction naisse du manque de légitimité du débat par rapport au choc suscité par l’émission…
Mais la plupart des critiques, relayées par différents médias (blogs, radios, etc.), y compris une plainte déposée par deux anciens ministres, portent non pas sur la qualité et/ou la pertinence du débat, mais sur l’intérêt et la diffusion de l’émission elle-même !

Pour ceux qui pensent que cette émission n’aurait pas dû être présentée à heure de grande écoute, sur une chaîne publique parce que, soit-disant, elle banalise la violence :
– il s’agissait justement d’alerter et d’expliquer des processus pouvant conduire un individu à devenir violent et/ou accepter la violence, en s’appuyant sur des mécanismes psychologiques scientifiquement reconnus depuis de nombreuses années… Or, expliquer n’est pas accepter !
Et quand il s’agit de dénoncer quelque chose que l’on réprouve, et en particulier quand cela concerne la télévision, il vaut mieux le faire à heure de grand écoute plutôt qu’après minuit où rares sont les personnes qui la regardent encore !
– OUI, c’est choquant et révoltant, mais pas parce que cela apparaît sur un écran de télévision ! Au contraire, il est indispensable d’informer sur les processus psychologiques qui amènent un individu à faire du mal à autrui sous l’influence d’une autorité… En prendre conscience permet souvent de moins s’y soumettre.

Quant à ceux qui pensent que le documentaire est dénué de tout intérêt scientifique parce le choix d’un jeu télévisé rendrait moins crédibles les résultats, ou parce qu’il n’apporterait rien de plus que les expériences passées : les émotions soulevées par cette émission auront au moins le mérite de remettre d’actualité l’expérience de Milgram.
Or, en dehors de la question de la télévision comme symbolisant une autorité, l’intérêt de cette émission réside aussi dans son pouvoir explicatif de la souffrance au travail.
En effet, à l’heure où beaucoup se plaignent du stress subi professionnellement, peu de personnes dénoncent une partie des mécanismes en jeu.

Pourtant, certaines entreprises mettent en place le jeu de la mort quotidiennement : un N+1 représentant l’autorité demande à un N, par souci de rentabilité, de sermonner, bousculer, harceler, ses N-1 pour qu’ils en fassent toujours plus en moins de temps et/ou avec moins de moyens…
La position de ce N est la même que celle des personnes qui actionnent le levier des décharges électriques dans le jeu : elles savent qu’elles en demandent trop mais elles sont soumises à l’autorité !
A la longue, leur pression peut même amener un salarié à se suicider…

Combien de personnes ont refusé de participer à ce « jeu » où les règles sont annoncées dès le début ? Cela n’est pas dit.
Combien de personnes refusent un poste où elles seraient explicitement amenées à « stresser » des collaborateurs ? Cela n’est pas étudié non plus.
Ce qui est démontré, c’est qu’une fois le poste, ou la participation au jeu, accepté, plus des 2/3 des français, dans certaines circonstances (face à une ou des personnes représentant une autorité), se plient et acceptent, bien que ce soit à l’encontre de leurs valeurs, de faire du mal à autrui, éventuellement jusqu’à la mort…
D’autant que, pour chaque N des entreprises, les « règles » sont rarement complètes et explicites à l’embauche : ce n’est qu’une fois « engagé » qu’elles apparaissent… Et à ce moment, quels autres choix ont-ils ? Démissionner ? Refuser et se faire renvoyer ? Combattre ?
Avec le taux de chômage, leur position est encore plus difficile à tenir que pour les « tortionnaires » du jeu qui ne perdent rien à arrêter… C’est une des causes du stress des cadres, et c’est pourquoi, parfois, ce sont eux aussi qui se suicident…

Alors, peut-on vraiment considérer que cette démonstration choquante du pouvoir de l’autorité est dénuée d’intérêt ? Qu’il n’est pas utile d’en parler et d’en montrer les mécanismes ?
Est-il donc inutile d’expliquer comment certaines personnes, tout au long de l’Histoire, ont été amenées, et peuvent encore être incitées à faire souffrir autrui ?
Pour moi, il est indispensable que tout le monde se pose la question : de qui sommes-nous le bourreau au quotidien ? A quelle autorité obéissons-nous ? Jusqu’où nous pousse-t-elle au-delà de nos valeurs ? Et comment lui dire NON ?
Magalie Wendling
Consultante/Formatrice

A propos de la chance…

A l’occasion, allez sur le site

http://www.youtube.com/watch?v=5B7ocazsr_0

et regardez cette vidéo : nous l’avons trouvée intéressante

La réussite une question de chance? Philippe Gabilliet, Professeur ESCP Europe

Philippe Gabilliet est professeur (affilié, puis associé) en comportement organisationnel à ESCP Europe depuis 1995. Il intervient dans les domaines de la prospective managériale, du développement

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