la relation du coach avec son coaché: un mystère semblable à celui de l’alchimie du couple ?

Je prends peut-être un gros risque en me lançant dans la comparaison, mais elle m’a sauté aux yeux tout à l’heure lors d’un échange passionnant avec une jeune coach.

Comment choisit-on « son » coach ? peut-on vraiment dire que le coach « choisit » son coaché, alors qu’il peut le considérer somme un « client » et que, dans ce sens, il n’a aucun intérêt à lui fermer la porte ?

Et si l’alchimie de la relation entre un coach et son coaché ressemblait à celle qui se crée entre deux êtres (j’ai failli écrire un homme et une femme) ? une rencontre, un échange confidentiel, une demande, une réponse, bref l’entretien qu’on appelle « exploratoire » serait comme un premier rendez-vous… pourquoi pas ?

Par la suite, les séances permettent à la relation de s’épanouir, dans la bienveillance et la confidentialité (encore), une sorte d’intimité professionnelle dont personne, à l’extérieur, ne sait rien ou si peu. Le temps permet de co-construire, d’ajuster, de mieux percevoir les difficultés, les freins, les opportunités, en fonction de la personne telle qu’elle est.

Bien sûr dans un couple la relation est bilatérale, chacun vient donner ET recevoir de l’autre.

mais qui peut dire que nous faisons ce métier uniquement pour donner notre savoir faire et recevoir des honoraires ? poursuivons l’analyse…

Qu’apporte le coach au coaché ? Tout ce que peut apporter un conjoint (ou presque !): de l’écoute, de la confrontation, du positif, du soutien. Certains coaching sont toniques, d’autres plus rassurants, ou encore plus opérationnels, en tout cas centrés sur le coaché. Plus que du savoir-faire, même s’il y en a, c’est son écoute et sa sensibilité qui facilitent la réflexion du coaché.. en acceptant de coacher, le coach s’engage à tout mettre en œuvre pour aider, sans s’immiscer, le coaché à atteindre ses objectifs.

Qu’apporte un coaché à un coach ? là encore, si j’ai eu peu l’occasion de partager sur ce thème avec mes confrères, c’est peut-être que c’est indiscret ?

Les personnes qui m’ont donné leur confiance en démarrant un coaching avec moi m’ont apporté plus que de l’expérience, des références et du « crédit ». elles m’ont fait grandir. après un coaching, je ne suis pas tout à fait la même qu’avant. j’ai mûri, de manière inconsciente parfois. Même si le coaching ne dure par définition que quelques mois, qu’il n’a rien de sentimental, il comporte une magie mystérieuse qui, je le soutiens, peut ressembler à ce qui grandit dans un couple.

 

Vous en pensez quoi ?

 

Valentine Chapus-Gilbert

La posture de coach, un subtil équilibre entre présence et distance

L’attitude du coach pendant une séance oscille entre deux notions : la présence et la distance.

La présence se définit par une écoute, une sincérité, une authenticité, une bienveillance,  une ouverture, de la confiance, pas de jugement de valeur, de l’humilité.

La notion de distance se détermine par la distance sociale,  le respect, la synchronisation, la distance de questionnement, la distance pour permettre à l’autre de se révéler, de l’empathie.

 Cet équilibre est en permanence réexaminé puisque chaque être est unique ; tant du point de vue de ses valeurs, de ses principes, de ses modes de fonctionnement, que de sa vision du monde à travers ses propres filtres.

Le coach adapte son comportement aux « besoins » de l’Autre. Il recherche la synchronisation avec l’autre sans jugement : l’Autre est ce qu’il est.

La présence du coach respecte l’espace de l’Autre et lui permet, en toute confiance de réfléchir, de trouver des voies non explorées et d’émettre des actions à entreprendre.

Parfois, l’utilisation d’un questionnement « provocateur » permet à l’Autre de prendre conscience qu’il y a d’autres possibles accessibles, ce qui permet même de prendre le « contre-pied » de l’événement.

L’objectif est en « toile  de fond » sans jamais prendre le dessus sur le déroulement de la séance. La séance va où l’Autre l’emmène.

La notion de distance est en harmonie avec la notion de présence.

Marine Cousin-Bernard

Se faire coacher n’est pas toujours confortable

Dernière séance d’un coaching, celle du bilan… En général conduite par le coaché, en présence du coach et parfois du manager qui a commandité (et qui paie) le coaching.

Les questions abordées tournent autour de :

– quelles prises de conscience ? quel changements sont en-cours ? quels changements ont été observés dans votre entourage ? quels retours de votre hiérarchie ? Que reste t’il à faire ?

–   connaissance de vous-même : quelles évolutions sont entamées à partir de nos échanges ? quels atouts nouveaux ? quelles faiblesses à travailler pour poursuivre vos objectifs ?

–  quelles perspectives pour votre avenir ?

–  quel est votre vécu du coaching ? si c’était à refaire, que feriez vous de la même manière ou différemment ?

Ici le coaché a pris conscience de beaucoup de choses, a démêlé ses contradictions, a trouvé ses forces, des repères, il est satisfait. Son entourage immédiat a même observé des évolutions, des progrès de fond.

« c’est bien, ce coaching n’a pas toujours été confortable » finit-il par me dire ! Confronté parfois à ses propres questions, obligé d’y répondre (pour lui et pour rompre le silence), il a « gagné ses réponses », « mérité » ses décisions, même s’il a dû pour cela passer par l’inconfort.

Il termine par ses mots « un coach n’est pas là pour vous redonner confiance, vous booster le moral, c’est vous qui le faites en prenant vous-même conscience des choses, profondément ».

Valentine Chapus-Gilbert